Eco-citoyenneté

EDUCATION A L'ECO-CITOYENNETE

« Nous n’héritons pas la Terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants » : cette phrase, attribuée à Antoine de Saint-Exupéry, fait particulièrement écho dans le contexte du réchauffement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Ces enjeux porteront inévitablement à conséquence pour les jeunes générations,  qui vivront dans un monde probablement très différent de celui que l’on connaît aujourd’hui. Et ils en sont conscients : 60 % des 15-24 ans pensent que le changement climatique ne sera pas limité à des niveaux acceptables d’ici à la fin du siècle, selon une étude du CREDOC.

Comment les préparer à ces changements pour leur permettre de prendre pleinement leur place en tant que citoyens ? Comment leur donner les clés pour agir efficacement, maintenant et à l’avenir ?

Cette thématique ne sera pas exhaustive mais vise à donner des clés et des éléments pour aider à avancer sur ces questions.

Cliquez sur les raccourcis pour accéder aux chapitres :

Numérique : adopter et faire adopter les bons réflexes

Le problème côté environnement

Le numérique est aujourd’hui incontournable dans à peu près toutes nos pratiques, de la commande de repas à emporter jusqu’à la déclaration d’impôts. 3 français sur 4 possédaient un smartphone en 2018 selon une étude de l’ACERP, dont 98% des 18-25 ans.

On parle souvent de dématérialisation quand on parle du passage à l’usage du numérique. Cependant, c’est un abus de langage, tant son impact environnemental est important. Il se répartit sur plusieurs aspects :

  • l’aspect matériel : la construction des équipements numériques est très consommateur d’énergie et de ressources minières, dont l’extraction est très polluante et se fait souvent dans des conditions sociales désastreuses.  Rappelons que 80% de l’impact écologique d’un smartphone est lié à sa production.

 

  • l’aspect éthique : la production des équipements, largement délocalisée en Asie, donne lieu à des drames humains, comme l’explosion à FoxConn en 2012, ou dans un autre secteur d’activité, l’effondrement du Rana Plazza au Bangladesh, tant les conditions de travail sont mauvaises.

 

  • l‘aspect énergétique : quand on pense à l’énergie du numérique, on pense majoritairement à l’électricité. En France, notre production d’électricité repose majoritairement sur l’énergie nucléaire, qui produit très peu d’émissions de gaz à effet de serre, nous permettant d’avoir un des taux d’émission de gaz à effet de serre au kilowattheure (la mesure de l’énergie consommée) parmi les plus bas au monde :  seulement 53 g/kWh en 2016 contre 560 g/kWh en Allemagne la même année, du fait de la forte proportion de centrales à charbon.

 

Le problème côté social

Temps quotidien passé sur un téléphone par classe d'âge

Source : graphe issu de Statista, étude réalisée par l’ACERP

Une étude néerlandaise portant sur 1 656 enfants et adolescents lie une fatigue chronique avec un usage accru du téléphone ; 62 % l’utilisent après le coucher. De plus, une étude britannique sur 373 enfants de 10 à 13 ans indique une « association entre l’utilisation de kit mains libres sans fil et maux de tête, sensation d’être déprimé, et être réveillé la nuit », mais aussi une « association entre certaines bandes de fréquence de téléphone sans fil et acouphènes, sensation d’être déprimé et somnolence ».

Le temps passé sur les écrans, particulièrement important chez les jeunes, participe de différents effets psychologiques qui « filtrent » la réalité à travers les contenus proposés par les plateformes ou l’image idéalisée des autres vue par le prisme des réseaux sociaux. L’abondance de ces contenus et possibilités, ainsi que leur succession rapide, incite à une consommation orgiaque ; alors qu’il faudrait au contraire prendre du recul, réfléchir et analyser.

 

 

De plus, le design des plateformes usuelles est conçue pour « piéger » le cerveau, des jeunes comme des adultes. Il est important d’en être conscient avant de pouvoir agir…

Cependant, tout n’est pas négatif. Le numérique représente aussi une foule d’opportunités de s’instruire, de se documenter, de communiquer et de partager – en témoignent les plateformes d’économie collaborative.

Des idées pour agir

POUR L’ENVIRONNEMENT

  • Le premier conseil sera toujours d’éviter la consommation de contenu numérique, quand c’est possible et souhaitable. Bien sûr, le site environnement de la FDMJC est exempt de toute limitation :-). Pour cela, attention à l’autoplay activé automatiquement sur YouTube (qui lance automatiquement une nouvelle vidéo dès la précédente terminée).
  • Pour regarder des vidéos sur Youtube, privilégier la qualité  video la plus basse qui vous permette de la regarder. En effet, l’énergie consommée est proportionnelle à la résolution.
  • Supprimer ses mails a un effet très limité (à part désencombrer votre boîte) ; en revanche, cibler les mails qui possèdent de très grosses pièces jointes peut avoir un effet significatif. Bonne pratique : transférer les pièces jointes via un site de transfert de fichier comme WeTransfer ou GrosFichier, qui ne les conserve que pendant un temps court.
  • Éviter dans la mesure du possible de télécharger des contenus volumineux (photos, video, streaming) en itinérance (3G, 4G) ; privilégier le Wifi.

POUR LA SANTÉ

  • Le premier allié de la santé, c’est le sommeil ! Pour les parents comme pour les enfants, privilégier un point de regroupement unique le soir pour y faire dormir les téléphones de toute la famille en dehors de la chambre à coucher. C’est encore plus efficace que de le mettre en mode avion avant de s’endormir si on le garde sur la table de chevet (le minimum du minimum)
  • Programmer la box internet pour couper le wifi la nuit et éviter ainsi une exposition inutile aux ondes – ou mieux encore installer un programmateur qui la « débranchera » en dehors des heures d’utilisation, pour économiser en plus de l’énergie – et un peu de sous.
  • Utiliser un kit mains libres pour téléphoner 
  • Pour les parents, autoriser les enfants à déconnecter lors des activités encadrées par des adultes (par exemple en animation jeunesse) en évitant de les solliciter.
  •  Installer un contrôle parental sur les appareils disponibles aux enfants, après leur avoir expliqué la démarche. De nombreux tutoriels sont disponibles en ligne, comme ici.

Des pistes à explorer

LES BASES

POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN

 

Grandir en éco-citoyen

Quand on parle de développement durable, on parle d’un emplacement à la jonction de trois piliers, comme le montre le schéma ci-contre :

– l’économie

– l’écologie

– le social

L’accès à l’éducation et à la citoyenneté sont donc parties intégrantes de ce que l’on peut appeler « développement durable », de même que la solidarité. Car avant d’être un éco-citoyen, il faut être… un citoyen ! Plusieurs dispositifs existent pour accompagner l’éducation citoyenne des enfants et des jeunes, comme par exemple le passeport du jeune citoyen (actuellement en cours de mise en place dans le Kochersberg), le parcours d’initiation citoyenne ou le passeport du civisme.

Source : image Wikimedia

Les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies (cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Les 17 objectifs de développement durable, élaborés par l’ONU, peuvent être un bon support de discussion, de débat et d’actions pour enfants et les jeunes. Cela peut être aussi l’occasion de distinguer les possibilités d’engagement individuel et d’action collective à engager avec un groupe.

Des bonnes pratiques existant dans le réseau

Des clubs débats sont organisés dans plusieurs collèges par les animateurs jeunesse. Les jeunes proposent des sujets en amont, les animateurs recherchent des informations et tous échangent ensuite autour de la thématique.

Des débats et discussions sont amenés par les animateurs quand la musique proposée par les jeunes comporte des paroles violentes ou discriminantes, pour les amener à réfléchir sur leur positionnement.

Le dispositif des éco-délégués, qui se démocratise dans de nombreux collèges et lycées. Ils peuvent être élus par classe ou pour l’établissement. Ce peut être l’occasion pour eux de mener une vraie campagne et de s’impliquer, avec une profession de foi, sur leurs actions. Voir la page dédiée sur le site du ministère.

Des analyses d’images autour d’un jeu développé par la galerie Simultania à Strasbourg, sont proposées par les animateurs : qui a fait l’image, dans quel but, qu’y voit-on? Est-ce une vraie photo ou une image retouchée ? Un bon moyen d’éveiller l’esprit critique des enfants et des jeunes.

Des ciné-débats sont organisés. Un plus large public est attiré lorsqu’une manifestation conviviale (pizzas, barbecues…) y est associée.

L’expo-débat « Promenons-nous dans le web » a également un grand succès et est appréciée par les animateurs comme par les jeunes.

Les activités parents-enfants sont aussi un temps privilégié d’éducation populaire. Une étude montre qu’en effet, les enfants agissent comme catalyseurs de changement auprès des adultes lorsqu’ils ont appris de bonnes pratiques, et que le fait de former en même temps parents et enfants crée un effet de synergie, avec un impact plus fort que si on les forme séparément !

Des pistes à explorer

LES BASES

POUR ALLER PLUS LOIN

  • La Fresque du Climat, un outil d’animation ludique et participatif pour former aux enjeux du changement climatique.
  •  Le site du Canopé d’Amiens, centre de ressources pour l’éducation au développement durable.
  • La chaîne YouTube Defakator montre comment démonter les fausses informations et donne des tutoriels utiles et ludiques pour les déchiffrer et éviter la propagation de fausses informations.

POUR ALLER ENCORE PLUS LOIN